Rouen est aujourd’hui la 4ᵉ ville la plus dangereuse de France, avec plus de 10 000 crimes et délits recensés en 2024. Certes, la sécurité relève d’abord de l’État, mais une municipalité ne peut pas détourner le regard. Le maire est légalement garant de la tranquillité, de la sûreté et de la salubrité publiques. C’est donc à la Ville de se donner les moyens d’agir : une police municipale visible, des équipements modernes, une coopération étroite avec l’État et une vraie politique de prévention.
Or, à Rouen, l’équipe municipale actuelle a trop longtemps failli à ce devoir essentiel. La Ville ne compte que 65 policiers municipaux et environ 120 caméras de vidéoprotection, quand Reims en déploie par exemple près de 300. Après 18 ans de gestion par la même équipe municipale, les quelques mesures engagées sont arrivées trop tard et trop timidement. Pire encore, le maire et son équipe ont trop souvent minimisé la réalité en parlant de simple “sentiment d’insécurité”, alors que les faits sont là et que les Rouennais, eux, les subissent au quotidien. Ce décalage entre le discours et la vie réelle des habitants est devenu insupportable.
Dans un cadre légal strict, nous proposons l’armement létal de la police municipale. Aujourd’hui, face à des délinquants de plus en plus violents, il n’est plus acceptable de laisser nos agents intervenir sans les outils adaptés. D’ailleurs, plus de 70 % des polices municipales des grandes villes françaises sont déjà armées (Paris, Nice, Lyon, Reims, Le Havre, Caen…). Rouen ne peut plus rester à la traîne, les policiers municipaux le réclament.
Avec seulement 65 policiers municipaux, Rouen est très en dessous des standards des villes comparables. Nous proposons d’atteindre 100 policiers d’ici 2030. De plus, aujourd’hui, la brigade nocturne s’arrête à 3h du matin, laissant plusieurs heures sans présence municipale sur le terrain et les policiers municipaux ne patrouillent pas partout : ils ne vont pas à Grammont, ni dans les Hauts-de-Rouen, sur décision des maires successifs depuis 2009. Demain, la police municipale devra couvrir tous les quartiers de la ville, sans exception, 24h/24 et 7j/7.
Rouen compte environ 120 caméras. Nous voulons quadrupler ce parc pour atteindre environ 480 caméras d’ici la fin du prochain mandat. Mais au-delà du nombre, il faut mieux utiliser la vidéoprotection comme un véritable outil de lutte contre la délinquance, le narcotrafic et les incivilités. Nous proposerons aussi l’expérimentation des caméras-piétons pour les agents municipaux et l’extension des caméras à tous les quartiers de Rouen : aujourd’hui, l’extra-boulevard est en effet quasiment dépourvu de dispositifs.
Nous voulons renforcer la coopération entre l’État et la Ville. Pour cela, nous proposons la création d’un commissariat mixte police nationale – police municipale, où les deux forces travaillent main dans la main, avec des équipes intégrées et des moyens mutualisés. Cette nouvelle organisation pourrait être expérimentée en priorité dans les Hauts-de-Rouen, avant d’être généralisée. L’objectif est de montrer que la sécurité doit être garantie partout, grâce à une collaboration renforcée.
L’extinction nocturne de l’éclairage public dans plusieurs quartiers périphériques a été une erreur majeure du maire de Rouen et a créé des zones d’ombre propices aux agressions et aux incivilités. Nous rétablirons l’éclairage nocturne, mais irons aussi plus loin en étudiant des alternatives innovantes : éclairage à la demande, détecteurs automatiques de mouvement, modulation selon les horaires. Ces solutions permettront d’assurer la sécurité tout en tenant compte des enjeux environnementaux.
La sécurité est aussi l’affaire de tous. Nous voulons développer à Rouen le réseau des voisins vigilants, déjà mis en place avec succès dans d’autres communes. Concrètement, il s’agit de créer des relais citoyens, en lien direct avec la police, pour alerter rapidement en cas de problème. Ce dispositif favorise la solidarité de voisinage et renforce le lien entre habitants et forces de l’ordre.
La sécurité relève d’abord de l’État, mais la Ville doit jouer son rôle de partenaire exigeant. Nous proposerons des patrouilles coordonnées police nationale / police municipale, l’instauration d’un conseil municipal annuel dédié à la sécurité en présence du Préfet, et un dialogue constant avec le ministère de l’Intérieur pour obtenir davantage de renforts policiers à Rouen.
La répression ne suffit pas : il faut agir en amont. Cela passera par un renforcement du nombre d’éducateurs spécialisés auprès des jeunes, la création d’une cellule de tranquillité résidentielle avec les bailleurs sociaux pour traiter rapidement les problèmes dans chaque quartier, et la mise en place de séances de rappels à l’ordre en mairie pour lutter contre l’absentéisme scolaire, en lien avec l’Education nationale.
Les écoles doivent être des lieux sûrs. Nous mènerons des diagnostics de sécurité dans chaque établissement, avec des mesures adaptées à chaque situation : contrôle des accès, présence renforcée aux abords des écoles, installation de caméras de vidéoprotection, meilleure coordination avec les forces de l’ordre.
Les parents sont des acteurs essentiels de la prévention. Nous expérimenterons le dispositif des “relais parents” pour impliquer davantage les familles, notamment dans la relation école-quartier. L’objectif : renforcer le lien de confiance entre habitants, institutions et forces de sécurité.
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